Adrien se voyait filer droit dans les rails d'un avenir de pianiste grandiose, mais tout s'écroule après une audition loupée. Il rebondit cependant rapidement. Un peu bateau certes, mais passons outre.
Adrien se reconvertit en accordeur de piano et avance aveuglément dans son nouveau quotidien professionnel. Le rapide succès de son activité se développe autour de l'handicap de la non-voyance, factice, qui suscite l'émerveillement des clients. Et la confiance. On lui fait confiance car lui, ne voit rien. Comme si on ne risquait plus rien. On peut se mettre à nu, se mettre nu devant lui. Ce n'est ni plus ni moins qu'un accordeur aveugle, alors on ne le considère presque plus. Satisfait des avantages discrets voire malsains de sa mise en scène, Adrien nous narre froidement sa nouvelle ligne professionnelle excitante.
Un nouveau client. A l'intérieur, une scène sanglante. Il est aveugle, on lui fait confiance pour s'y introduire sans rien y remarquer. Ce n'est qu'un accordeur aveugle.
Il glisse. Il n'a rien vu venir. Mais là il n'a d'autre choix désormais que d'ouvrir grand les yeux sur son activité. La patte prise dans le piège qu'elle avait elle même tendu, Adrien n'a même plus les yeux pour pleurer. La musique, ciment de ce court-métrage, comme seul refuge. Tant que je joue je vis...
A mes yeux, Olivier Treiner qui effectue une réalisation encourageante, s'égare cependant un petit peu lorsqu'il interpèle la pitié du serveur au restaurant pour ne pas faire payer le non-voyant. Pourquoi cette scène ?
Par ailleurs, la voix de l'acteur agace à la longue ; un bémol dans ce court-métrage pourtant bien accordé.
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