Citation de Jacques Attali
Je promets de ne faire aucunes blagues sur le coronavirus, même si c'est tentant, très tentant, Ah et je spoile pas mal aussi
Parler de l'Adieu n'est pas d'une simplicité, car tout dans sa narration, sa réalisation et dans sa façon d'aborder des valeurs le rend très différent de ses homologues du cinéma européen et américain. C'est un fait, pour découvrir les perles chinoises et indiennes, il faut revoir notre manière de consommer et critiquer le cinéma. Et au vu de l'influence de Bollywood qui augmente de plus en plus, il va rapidement falloir changer. Avec l'Adieu le spectateur ne sera pas non plus perdu, car le film va se présenter, comme la grande majorité des autres films chinois dans la décennie, comme un film chinois certes, mais grandement sous l'influence Américaine. Rien que pour cette raison, je trouve important de visionner L'Adieu.
Tout naît à cause de la mort, Alors qu'elle ne veut que détruire.
Citation de Charles de LEUSSE
Un des choses qui marquera le spectateur est sans doute les relations entre les personnages, qui oscillent souvent entre la superficialité et la sincérité de façon déconcertante. D'un coté ils sont tous la pour partager les derniers moments de la vie de Naï-Naï, d'un autre coté ils se battent pour savoir qui à le mieux réussi dans la vie. Et qu'en c'est pas la famille, c'est les personnages secondaires plus intéresser par la nationalité de Billi que par ses malheurs. On est en plein dans un dialogue de sourds entre une famille qui se refuse à annoncer la situation critique de sa Naï-Naï et de l'autre une grand mère qui nie sa mort arrivée doucement.
Le rapport à la mort justement est un thème récurrent du film qui va permettre de poser les personnages. On retrouve Naï-Naï qui n'a peur de rien. Little Naï-Naï qui bien qu'attristée vois cela comme l'ordre des chose. Tante ling et s'en foutent, tant que ça ne leur arrive pas à eux tout roule. Billi son père et son oncle impuissants face à celle ci et Bao... Complètement déconnecté de la réalité
La réalisation est...hasardeuse, on pourrait même penser qu'elle est parfois amateure dans ses coupures des scènes, ses ralentis et façon de montrer ses personnages. Et, pourtant, on sent une certaine maîtrise dans son rythme, sa façon d'amener son propos ou de développer efficacement la relation entre ses personnages.
Une lumière et des musiques finalement plutôt OSEF mais ces décors, ces décors qui montrent autre chose qu'une Chine parfaite et puissante, un peu le revers de la médaille d'une économie explosive ça fait du bien.
Et à la fin, bah la vieille crève pas. Et la personne ne s'y attendait, que ce soit pour tout ce que j'ai dit plus tôt et sur le fait que la grand mère parle d'adieu à Billi. Le médecin à dit que c'était banal en Chine c'est qu'il y a une raison "Les malades meurent de la peur". On pensait que le film n'apporterait pas de réponse mais en fait si, ils ont bien fait de ne pas lui dire, preuve de la supériorité de la société (la famille) sur l'individu (Billi)
Pour conclure j'aimerai dire que Lulu Wang adore les sous textes, elle en a mis partout, tout le temps même quand on pouvait (et devait) s'en passer. Un petit florilège de ceux que j'ai noté:
- Les traces rouges de Billi dans le dos annonciateur que cette rencontre en apparence bienveillante est en réalité révélateur de la destruction familiale
-"Je sais" répétée en boucle par Billi qui montre que bien qu'en désaccord avec ses proches, elle est impuissante.
-L'oiseau qui montre qu'au fond pour Billi, Chine et USA c'est la même merde
-Billi qui joue du piano (une musique rythmée et sombre) pendant que sa famille discute révèle que sous les apparences, la famille est discordante.
-Les pleureuses sur interprétées pour les tourner en ridicules elles et leurs pratiques.
-Le passage à la tombe du grand père qui laisse entrevoir l’enterrement de la Naï-naï pour toute la famille.
-L'ancienne maison de la protagoniste qu'elle ne pourra plus jamais voir. Le passé est derrière, on ne peut pas y retourner mais profiter de l'instant présent.
-Les pleurs de l'oncle sont réels, preuve que lui aussi se retrouve impuissant face à la mort de sa mère, ironie qu'il mette ça sous le compte du bonheur d'ailleurs, mais surtout preuve que dans cette situation, exprimer de la joie et de la tristesse se ressemble drôlement.
Un Drame peut être un peu trop surcoté mais plaisant et intelligent. Mention spécial pour Hong Lin qui joue "Docteur Wu", je ne sais pas si c'était prévu mais j'ai bien rigolé.
La mort arrive si vite Que des fois elle nous rate.
Une autre jolie citation de Charles de LEUSSE