Catherine Deneuve et André Téchiné pour dire Adieu à la nuit. Il y a déjà ici une marque de film a caractère. Catherine Deneuve peut décidément tout jouer avec un talent qui ne se dit plus, qui se constate chaque fois. Elle incarne ici une directrice de centre équestre, une femme terrienne avec un sens des valeurs et une éthique de vie simple pourtant fauché par le radicalisme qui emporte son petit-fils incarné par un Kacey Mottet Klein qui mériterait d’être nommé au prochain césar dans la catégorie espoir masculin. Pour la plus part des spectateurs, c’est une découverte de ce comédien de 20ans qui a pourtant déjà crevé quelque fois l’écran dans « quand on a 17ans », « L’echanges des princesse » ou « Comme des rois » avec Kad Merad. Il faut apprécié son jeu dans le film, il met de la retenue dans son personnage et sait lui donner une émotion pudique pour incarner pleinement Alex. Oulaya Amamra a, elle, déjà recu le césar de l’espoir féminin pour Divine. Elle Accompagne parfaitement bien Kacey et nourrit l’intrigue de l’intérieur de ce couple. Au dela du casting tres réussis, il y a surtout le scénario et la réalisation du film. Subtil et poétique par les image qu’il amène, le film bouscule profondément par son sujet et par la méthode. La radicalisation comme un cancer de la société qui s’infiltre sans bruit là où on ne l’attend pas. Une radicalisation qui démontre, s’il le fallait, a quel point le racisme est idiot. A nourrir une haine des accents ou des couleurs on s’aveugle du danger et on rend muet celui qui veut crier pour le dénoncer.. La radicalisation se nourrit de la bêtise des hommes et envahit la détresse d’une société. André Téchiné le met subliment en lumière dans cette arrière pays des Pyrénées. En nous proposant mieux qu’un témoignage il nous montre l’amour de cette grand-mère qu’incarne Catherine Deneuve. Elle est aussi touchante que son désarroi. Le même désarroi qui empare notre reflexion lorsqu’on quitte la projection dans le silence qu’elle nous a plonger.