André Téchiné est un excellent artisan. Ses films au fil des décennies n'ont jamais été construits sur de l'esbroufe, des artifices ou autres musiques pompeuses.
Auteur sincère, il a surtout marqué médiatiquement les années 70 et 80. Depuis il suit son propre chemin. Sobre et efficace.
"L'Adieu à la nuit" se rapproche par sa thématique du long-métrage "Le ciel attendra" de Marie-Castille Mention-Schaar qui décortiquait les motivations des candidates féminines au djihadisme.
Ici on suit surtout un jeune homme (Kacey Mottet-Klein imbibé du rôle) et sa grand-mère, Catherine Deneuve, impérissable, qui nous montre ici l'étendue de son talent après quelques rôles plus insignifiants.
La construction narrative et sa tension dramatique sont parfaitement maîtrisées. Elles sont surtout ancrées dans le réel, sans artifice. Téchiné préfère les symboles. Il a vraiment sa patte, son style et du métier. Moins émotionnel que "Le ciel attendra", car tout en retenue, mais néanmoins vrai et juste, le film n'en déroule pas moins la mécanique implacable à l'oeuvre dans la tête des apprentis terroristes et des extrémistes qui les encadrent.
A ne pas rater.