La salle des profs : très bien , Pas de vagues : pas mal ! L'affaire Abel Trem complète avec pertinence la série de portraits d'enseignants aux prises avec des difficultés insolubles, qui reflètent un air du temps de plus en plus nocif. Le plus intelligent de tous, le plus malicieux aussi, est sans aucun doute le film de Gábor Reisz dont la construction étonnante et habile rend son intrigue passionnante, entre mensonges, conflits et lâchetés. Cette anatomie d'un "scandale" en dit long sur la société hongroise actuelle et ses antagonismes, autour du patriotisme. De manière fluide, le film passe d'un personnage à un autre, tous concernés à un certain degré par l'affaire Abel Trem, chacun trimballant ses propres certitudes et contradictions. Le film nous manipule aussi, c'est un fait, et c'est souvent jouissif, jouant d'ellipses surprenantes et montrant une poignée de scènes sous différents angles,le tout réalisé selon une forme Dogma qui colle assez bien à un récit hirsute dont l'apparente espièglerie ne saurait dissimuler son terrible état des lieux local, en ce qui concerne les atteintes à la liberté. Film politique et sociologique mais aussi thriller psychologique et satire maligne, L'affaire Abel Trem coche décidément, et brillamment, toutes les cases. Hongrois rêvé !