Devant une telle histoire et un tel casting, on est en droit d'attendre quelque chose de grandiose. Or, c'est bien là le problème de L'affaire du collier, c'est que cela n'accouche que de petitesse.
Certes, les décors sont beaux et bien reconstitués ; certes les acteurs sont sérieux et bien choisis ; certes la réalisation est soignée. Mais il n'en ressort pas grand chose : cela manque de souffle, de nervosité, d'enjeux. Alors qu'on devrait être à chaque moment haletant, angoissés à savoir comment l'intrigue va se dérouler et se dénouer, en train de souffrir avec les personnages : on est au bord de l'ennui. On cherche à comprendre un scenario pourtant simple qui s'emmêle, on cherche à donner sa sympathie à tel personnage ou à un tel autre, et finalement, on attend.
Il est évident, là-dedans, que le seul coupable est Charles Shyer, le réalisateur. Coupable d'avoir voulu trop bien faire, il donne le sentiment de n'avoir osé prendre aucun risque pour que son film soit beau et bien fait. Et c'est vrai : d'un point de vue académique, il y a peu de chose à redire. Mais d'un point de vue cinématographique, d'un point de vue artistique, le film est raté ; on en retient rien, il ne marque pas. Preuve en est : L'affaire du collier est un "non-film", qui est passé à côté de son public, qui n'a retenu l'attention de personne, et sur lequel personne ne revient.
Ce n'est donc pas un mauvais film, mais c'est un film sans nul doute raté.