Fred Ward en président des USA ! YEAH !!
J'étais un peu sceptique en lançant le film. Quand les français ont un gros projets, ils foirent souvent. Et au début j'ai bien cru que ça allait être mauvais. Mais finalement, ce film d'espionnage s'avère une bonne surprise, au même titre que ces vieux polars français.
Le point fort du scénario, c'est de s'être intéressé davantage à l'humain qu'aux héros. Les dialogues retenus entre les deux complices tournent plus autour de leur vie, de leurs aspirations, de leurs soucis conjugaux que de sauver le monde. D'ailleurs les conflits d'ordres politiques sont assez rares mais restent une menace présente. Les personnages sont bien construits et attachants au vu d ece qu'ils traversent. Il y a quand même quelques maladresses : la paranoïa, par exemple, n'est pas très bien instaurée, on aimerait que cela influe encore plus sur leur vie. De même que certaines résolutions sont trop faciles mais ne gênent pas pour autant grâce à une bonne gestion du suspens.
La mise en scène est assez discrète. L'accent n'est pas porté sur la reconstitution, le travail d elumière est assez froid, solennel. J'ai eu peur au début à cause de cette séquence paillette avec les enfants, heureusement le réalisateur ne poursuivra pas dans cette voie ni au niveau du scénario ni de la mise en scène. Les acteurs sont assez convainquants ; Canet est bien plus à l'aise de le rôle d'un monsieur tout le monde que d'un super flic, c'est agréable. Kusturica s'en tire également très bien. Tout comme les seconds rôles.
Bref, "L'affaire Farewell" est un film d'espionnage à échelle humaine ; les auteurs évitent intelligemment le pathos et délivre là une belle histoire même si elle comporte quelques maladresses. Un bon film français comme on n'en voit pas assez.