Denzel Washington joue ce fameux avocat, nommé Roman J.Israel, qui se retrouve seul à la suite du décès de son ami et mentor qui dirigeait son cabinet. Il va être racheté par avocat ambitieux, joué par Colin Farrell, et va devoir plaider lui aussi des affaires, car son sens de la justice est très fort, sans doute trop dans un monde aussi cynique.


C'est le second film de Dan Gilroy, scénariste de talent et dont le talent de mise en scène a déjà illuminé le formidable Night Call. Trois ans après, il revient derrière les caméras avec ce portrait fort de cet avocat qui a l'air bloqué dans les années 1970, ses costumes extravagants, sa coupe afro, son casque de walkman, joué par un formidable Denzel Washington, dont perçoit la fragilité du personnage. Ça n'est jamais dit dans le film, mais je pense qu'à juger son comportement, ses tics, il a possiblement un syndrome d'Asperger : en tout cas, il agit bizarrement aux yeux des autres, qui restent surtout étonnés par sa capacité à retenir l'ensemble des lois du code civil. C'est un idéaliste, qui vit clairement pour un monde meilleur, qui ne veut que faire respecter la loi sans se douter des conséquences collatérales de ses actions (pourtant justes), mais il est vu aux yeux de son supérieur, Colin Farrell, comme un chien fou, limite incontrôlable. Pourtant, le personnage est montré comme attachant. D'ailleurs, j'ai également pensé à celui joué par Jake Gylenhaal, lui aussi un obsessionnel (du scoop), mais qui agit pour les raisons exactement inverses. Tandis que là, Roman J.Israel est montré comme bon, trop bon...


Si on évitait les scènes avec les téléphones portables, on jurerait que L'affaire Roman J. est un film d'époque, où d'ailleurs la réalisation de Dan Gilroy n'en fait jamais trop, restant à la hauteur de ses personnages. Il réussit également la belle scène où Israel rencontre une femme, une militante pour l'égalité des droits, jouée par Carmen Ejogo, mais là aussi, en comportant de manière étrange, à l'image de cette énorme statue de chien qu'il lui offre.


Dan Gilroy confirme avec ce second film que Night Call n'était pas un épiphénomène, il est désormais un réalisateur à suivre de très près.

Boubakar
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le 16 oct. 2020

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