Reconstituer l'un des procès des plus médiatisés du 20éme siècle à l'écran, voici un beau challenge.

Un peu septique quand à l’approche qu'aurait pu adopter Frederic Tellier pour traiter de cette affaire, on rentre rapidement dans le film grâce à une reconstitution minutieuse des faits depuis 1991. Il est à saluer le non-parti pris du réalisateur qui relate l'histoire de façon neutre, mais en prenant soin tout de même de peindre des personnages aux émotions et caractères distincts. Un petit plus à Raphaël Personnaz, jouant le rôle de Franck Magne, qui interprète la perplexité et l'impact que peut avoir une affaire aux nombreuses pistes sombres ou sans issues sur l'esprit d'un homme.

Guy Georges aurait pu être décrit comme un "monstre" sanglant et sans cœur, mais c'est une sensation différente qui en ressort au final. Abandonné dès le départ, négligé par sa famille d'accueil, méprisé par la société, on voit petit à petit comment le tueur a pu émerger, entrainant les drames avec lui. Cet aspect plutôt accès sur la psychologie du tueur et sa "fabrication" font de ce film totalement différent par rapport à ce qu'on avait déjà pu voir aujourd'hui. Le réalisateur laisse ainsi le spectateur se forger lui-même son avis sur cet homme qui aura tenu en haleine plusieurs années les policiers de la France.

C'est ainsi que nous suivons à Paris en 1991 l'entrée au 36 Quai des orfèvres de Franck Magne, un jeune inspecteur découvrant tantôt avec joyeuseté, tantôt avec décontenance les rouages d'une des plus connues brigades criminelles de Paris. Indice après indice, piste après piste, on apprend le fonctionnement quelquefois grippé de cette administration où se mêle les ambitions personnelles de ses fonctionnaires avec les objectifs de leurs dossiers, laissant parfois le spectateur perplexe face aux tensions humaines entre les hommes d'une même unité.

Pour terminer, ce film se révèle assez immersif, contrairement à certains commentaires je ne me suis pas ennuyé en le regardant tant le réalisateur arrive à garder une tension palpable et en haleine le spectateur.
Zekyel
9
Écrit par

Créée

le 15 mars 2015

Critique lue 319 fois

Zekyel

Écrit par

Critique lue 319 fois

D'autres avis sur L'Affaire SK1

L'Affaire SK1
Behind_the_Mask
8

Confessions d'un homme dangereux

Pour le grand public, il était le tueur de l'Est Parisien. Un surnom qui a longtemps fait peur dans les années 90. Pour le Quai des Orfèvres, plus pragmatique, il s'agissait de traquer SK1, le...

le 7 janv. 2015

21 j'aime

4

L'Affaire SK1
amarie
9

Critique de L'Affaire SK1 par amarie

L'affaire Sk1 c'est l'histoire d'une enquête, d'une traque. C'est le travail d'une équipe du 36 quai des orfèvres qui est rongée par ces meurtres en série. C'est un hommage aux enquêteurs, à un...

le 11 janv. 2015

19 j'aime

5

L'Affaire SK1
-Marc-
5

FNAEG contre informatique et liberté

Jamais dans ce film, on ne prétend nous livrer la vérité historique. Heureusement! Les docu-fictions sont des mensonges par définition. Le service public s'en est fait une spécialité. Sur des thèmes...

le 24 mai 2017

16 j'aime

7

Du même critique

Arrietty - Le Petit monde des Chapardeurs
Zekyel
8

Rafraichissant de A à Z !

La nouvelle production des studios Ghibli est toute splendeur. Comme la plupart des productions sortant de ce studio, la magie opère du début à la fin. On navigue avec plaisir à travers le monde vert...

le 25 avr. 2011

2 j'aime

Quartier lointain
Zekyel
9

Critique de Quartier lointain par Zekyel

Recommandé par le documentaliste de ma bibliothèque, je me suis empressé d'emprunter ce que je pensais être un livre comme les autres. Que nenni ! Le thème de Quartier lointain est intemporel :...

le 24 juin 2012

1 j'aime

L'Affaire SK1
Zekyel
9

La peur d'une piste sans fin...

Reconstituer l'un des procès des plus médiatisés du 20éme siècle à l'écran, voici un beau challenge. Un peu septique quand à l’approche qu'aurait pu adopter Frederic Tellier pour traiter de cette...

le 15 mars 2015