L'Âge d'or
7.1
L'Âge d'or

Film de Luis Buñuel (1930)

Scénario :
Heuuuuuuuuuuuuuuuuu....


Il y a des scorpions qui tuent un mignon petit rat puis après t'as une invasion d'Evêques sur la plage. Alors des mecs dans une cabane décident de partir voir ça mais lorsqu'ils arrivent finalement les évêques sont morts et du coup, une délégation arrive en barque pour poser la première pierre de Rome devant leurs cadavre.
Sauf que pas loin t'as un couple qu'arrête pas de tenter de copuler dans la boue. Du coup, la foule décident de les séparer, des policiers arrêtent le mec et l'éloigne. Sauf que finalement il arrive à dire aux policiers qu'il est un dignitaire super important, il part rejoindre sa copine à une fête huppé et ils finissent par se manger la main et lécher des pieds de statue.
Et à la fin, t'as Jesus qui sort d'une orgie.


Ce film fait partie de mon "rattrapage culturel" version "un réalisateur = un film"



En tant que sujet d'étude :



L'age d'Or est le film j'ai pris afin d'étudier le cinéma de Luis Buñuel un réalisateur dont j'étais curieux de découvrir un autre film après Un Chien Andalou.


Bon, il faut le dire, c'est un peu dans la même veine (le film a été fait juste après, avec ses copains surréalistes et toujours Dali au scénario) et ça s'analyse un peu de la même façon. D'ailleurs, le film est assez court (pour nos standards modernes où un film d'une heure c'est l'équivalent d'un épisode de série télé) et contrairement à un Chien Andalou, il y a une sorte de trame racontant l'impossible histoire d'amour d'un homme et d'une femme que la société (et les évènements surréalistes) ne cessent de séparer.


Par contre, niveau historique, le film aura marqué son époque : déjà au niveau de l'histoire de l'art on y trouve du beau monde comme Dali, Paul Eluard, Max Ernst et le frère de Prevert. Ensuite, il s'est retrouvé face à une campagne de haine assez phénoménale de la part de la droite réac, catho, fasciste et lectrice du Figaro : attentat aux fumigènes, lacérations des oeuvres décoratives, quasi destruction du cinéma qui le projette et interdiction du film pendant 50 ans ! (Il a fallut attendre l'arrivé de Mitterand au pouvoir pour que le décret soit ôté.) De nos jours le film peut être gratuitement vu sur YouTube ou sur wikipédia.


Il faut dire que le film fait bien exprès de provoquer à coup de trucs violent sorti du nulle part : le personnage principal foule littéralement du pied tout le monde : les aveugles, les violons, les prêtres, les chiens. A un moment le ministre de l'Intérieur l'appelle en personne pour lui dire qu'il est le pire être humain et l'ennemi du pays. Comme le tout est noyé dans deux ou trois couches d'images surréalistes qui fait qu'on peut y lire ce qu'on y veux. (Et on va y lire ce qu'on y veux.)


On est au début du cinéma parlant et on sent bien que le film ressemble à une bande muette où le doublage a été en post prod. Sauf que la synchro labiale est complètement foireuses, les bruitages de la mer donne des sons stridents et on sent que c'est faux. Que ça ai été sabordé volontairement ou que ça vienne de moyens techniques d'époques assez balbutiants, cela rajoute à l'étrangeté ou au comique du produit final.



Mon avis personnel :



J'aime bien ce genre de films. J'avais déjà vanté devant Un Chien Andalou d'à quel point le surréalisme de cette époque donnait une pâte rêverie aux films ainsi qu'un côté comique que j'aime bien.


Le problème, c'est qu'au final, mis à part des enchainements de plans à l'imagerie assez étrange, le film n'a pour but que d'être une grosse provocation (et la mise en place de fantasmes sexuels plus ou moins variés selon ce que disait le père Buñuel lui même.) Mais du coup, en 2018 ces provocations sont d'un autre âge, et on en a tellement vu pire que ça en devient risible : un aveugle passe ? Il faut le pousser. Un chien ? On va l'éjecter à coup de pied. Il y a un gamin qui vole un bonbon à son père ? Il sort le fusil et le bute. Une nana prend feu dans une soirée ? Tout le monde s'en fout. Ajouter à cela un côté surréaliste et on est pas loin du burlesque, puisqu'au final, aucune de ces scènes ne sont vraiment gore ou cruelle.


Et il y a TELLEMENT d'attaque sur le catholicisme et elles sont tellement gratuites que c'est bon. Ainsi, le personnage principal fait un pétage de plomb dans lequel il balance tout ce qui se trouve chez lui par la fenêtre : on y trouve une baliste, un sapin en feu et..... un évêque en mitre et tout et tout. Quand on a un peu de connaissance de la situation sociale de l'époque, on a l'impression de voir des sales gosses en train de tirer la langue à la caméra et à faire des fucks et ça en devient drôle.


Après, on échappe pas à l'ennui : la scène des bandits dans la cabane ne mène à rien et si t'es pas au courant que la scène finale fait réfèrence aux 120 jours de sodome, c'est juste Jesus qui sort de partouze. Et il y a moins le côté "onirique foutraque" qu'avait Un Chien Andalou

le-mad-dog
7
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le 13 sept. 2018

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