Film surréaliste par excellence, en ce sens où il réunit tout ce qui caractérise cette tentative historique fondamentale de transcender la vie quotidienne, à savoir l’onirisme, l’imaginaire, la relation à l’inconscient mais aussi la subversion du politique, de l’art, de la morale, l’Age d’or est tourné en 1929.
Le surréalisme est alors à son apogée, synthèse de tendances diverses qui cherchent à réaliser l’art en l’introduisant dans la subjectivité de chacun ; tendances qui ne tarderont pas à diverger radicalement malgré la vigoureuse tentative d’André Breton de leur donner une cohérence avec ses « Manifestes Surréalistes ».
L’Age d’or est tout cela, moment miraculeux suspendu dans le temps alors que tout semble encore possible, que tous les espoirs sont permis ; passer ainsi d’une subversion onirique à la radicalité d’un inconscient libéré, à la rage libératrice de l’amour fou.
Il sera donc probablement fort difficile d’en apprécier pleinement la saveur sans apprentissage préalable de ce que fut réellement la démarche surréaliste en cette époque particulière, des perspectives qu’elle laissa entrevoir d’une autre forme de vie.
L’Age d’or est une invitation.