L'Amant est l'adaptation d'un célèbre livre français de Marguerite Duras par un réalisateur français, Jean-Jacques Annaud, tourné en anglais, ce qui marque déjà le premier "tue l'amour" de ce film. Cela tenait surement au fait qu'il avait pris pour le rôle l'anglaise Jane March, alors tout juste âgée de 18 ans pour jouer le rôle d'une jeune femme de 16 ou 17 ans. Celle-ci était alors une jeune mannequin et n'était absolument pas comédienne, ce qui, malheureusement se voit. C'est le second problème du film. L'actrice, si elle accepte de se déshabiller et de faire des scènes de sexe ne transmet pas beaucoup d'émotions étant presque aussi inexpressive qu'un bidet chinois. Le comédien qui joue l'amant chinois en transmet à peine plus. Quand à Melvil Poupaud, il est tellement inexistant qu'on peut dire qu'il fait de la figuration. Il n'y a peut être que l'acteur qui joue le méchant frère - sorte de sosie imbu de lui-même de Xavier Dolan - qui insuffle un peu de vie avec sa méchanceté dans le film.
N'ayant pas lu le roman de Duras, je ne pourrais pas dire s'il est mieux que le film, mais le film ne m'a pas donné envie de le lire, ni même aucun de ses autres livres. Elle fait en effet référence à un moment donné à Barrage contre le pacifique et répète à plusieurs reprises qu'elle écrira l'histoire de sa mère. Le scénario m'a semblé d'une rare platitude et je m'y suis beaucoup ennuyé. Autrement les dialogues sont d'une simplicité et d'une banalité navrante. La seule chose qui donne le 6 de la note, c'est principalement les décors et qu'il est souvent bien filmé. Cependant, on a tout de même souvent l'impression de regarder le film érotique du dimanche soir, avec simplement un meilleur éclairage. Mais cela n'est peut-être pas la faute d'Annaud et tenait sans doute à la pauvreté du livre de Duras qui était peut-être trop occupée à se regarder écrire pour pondre un scénario valable. Les limites de l'autofiction peut-être ...