Le cinéma des Larrieu, toujours aussi singulier...
Situé dans des décors magnifiques, des montagnes suisses sur les hauteurs de Lausanne, l'action se déroule principalement dans deux lieux bien distincts : le chalet cosy et chaleureux où vivent Marc et sa sœur pour une relation plus qu'ambiguë, et dans un campus universitaire à l’architecture magnifique, avec des bâtiments faits entièrement de verre et superbement utilisés dans la mise en scène des frères Larrieu qui font de cet endroit un lieu d’intrigue assez étonnant, un peu comme avait pu le faire Fabrice Gobert avec un lycée de banlieue parisienne dans "Simon Werner a disparu...".
Le décor est planté, il ne reste plus qu’à y installer les personnages et l’intrigue.
Les personnages, comme souvent chez les Larrieu, sont assez complexes, pour ne pas dire étranges, et souvent insaisissables. Les relations, faites de séduction mais aussi de mensonge et de domination, s’inscrivent comme dans un jeu de dupes, où chacun épie chacun, ou tout le monde se méfie de tout le monde. Coté intrigue, on navigue entre drame et thriller avec une disparation qui sert un peu de fil rouge (MacGuffin ?), de liant entre les personnages, mais qui ne constitue pas, heureusement, le seul intérêt de l’histoire.
Film bourré de sensualité et même de sexualité (subtilement suggérée, plus que montrée), film passionnant car ambigu, film dont les personnages et leurs intentions restent souvent obscures, en tout cas imprévisibles, film au scénario délicieusement absurde et par moment assez drôle, avec des dialogues très écrits mais jamais chiants, "L’Amour est un crime parfait" est un vrai bon moment de cinéma, un thriller atmosphérique et décalé… un film dans lequel on sait jamais trop où l’on va, où le polar se pare de grotesque avec maestria, que même la présence de la toujours insipide Maiween ne parviendra pas à gâcher.