L'Amour flou par Christine Deschamps

Ce qui est particulièrement flou, dans cette histoire, c'est le propos. Avant toute chose, il faut oser faire un film sur soi. Ça donne certainement un sujet et du boulot quand on manque des deux, mais c'est loin de constituer une véritable matière scénaristique. Pourtant, ça n'est ni mal fait ni mal joué, dans l'ensemble, mais on en ressort avec l'impression d'avoir croisé son voisin hurluberlu en peignoir sur le palier en rentrant du boulot. Rien de bien susceptible de constituer un instant mémorable, donc. Evidemment, ça prend le risque de mettre les acteurs à portée, et ça pourrait revenir à voir son prof de géo faire ses courses dans la grande distribution... ça désacralise. Romane Bohringer se plaint, hésite, rêve du prochain grand amour, voit le directeur de l'école de ses enfants, leur brosse les cheveux ou s'achète un sextoy. Ben mince, dis don' dis don', qui l'eût cru ? Passé cette réalisation métaphysique, on s'ennuie ferme dans sa vie, en compagnie de son ex-mari hirsute et plutôt sympathique, bien qu'un rien paumé, par moments... Des gens plutôt normaux, en somme, dans une famille un peu barrée mais on en connaît d'autres. Bref, rien de bien nouveau.