Alors qu'elle fait sa toilette, une interprète découvre qu'elle a une petite bosse sur le sein gauche. Encouragée par son médecin à passer une mammographie, elle apprend qu'elle a une tumeur maligne qui n'est opérable que par une ablation.
Bien avant Haut les cœurs, L'amour nu est peut-être un des premiers films à parler ouvertement du cancer, et en l'occurrence du sein, qui est un des plus fréquents (avec l'utérus) chez la femme. Mais dont la portée est hautement symbolique, car qui dit poitrine dit féminité, et plus que l'annonce de la maladie qui la bouleverse déjà, c'est la perte d'une partie d'elle-même qui va la perturber, et ce à raison. Le rôle est incarné par Marlène Jobert, pour qui ça sera un de ses films préférés, et à travers elle, on comprend la portée du message en se disant que ça peut arriver à tout le monde à travers des scènes soit à la maison ou à l'hopital où on nous cache rien de son traitement. Alors qu'elle a une vie saine, bien remplie par son travail d'interprète, et qu'elle a même rencontré un nouvel amour, un océanographe joué par Jean-Michel Folon.
Comme souvent chez Yannick Bellon, la mise en scène n'est pas son fort, mais le scénario y est très beau, car on ne s'attarde pas seulement sur la maladie en elle-même, car elle a de fréquentes visites à l'hopital pour y passer des séances de bombardement au cobalt (avant la chimiothérapie), mais sur la vie qui continue pour elle, jusqu'à ce que la fatigue ait raison de sa volonté. Outre les deux acteurs déjà cités, on retrouve aussi Jean-Claude Carrière qui, en trois minutes d'apparition, nous parle de la symbolique du sein de façon magnifique, et c'est tout à l'honneur du film qui nous parle non seulement d'un combat, mais aussi de la portée qu'il peut engendrer, en espérant (à l'époque) que cela fasse bouger les consciences.