Une infirmière fraichement diplômée s'occupe de deux nourrissons en manque de nutritions, et elle apprend qu'ils sont la victime d'un chantage au lait.
L'ange blanc fait partie de la vague de films sortis après la crise économique de 1929, et avant l'instauration du Code Hayes qui va mettre un peu de bonne morale à tout ça. C'était donc une période bénie pour les créateurs qui pouvaient alors se permettre les sujets les plus sulfureux sans craindre de soucis de la part des ligues de vertu. Barbara Stanwyck y incarne cette infirmière combattive, qui n'hésite pas à en remonter aux hommes, et même à s'amouracher d'un voyou joué par Ben Lyon. C'est aussi et surtout l'occasion de voir Clark Gable, en quelque sorte le méchant de l'histoire, en ordure intégrale, qui tient les bébés comme objet d'un odieux chantage pour s'enrichir sur leur dos : d'ailleurs, on le voit assez tardivement dans l'histoire mais sa première apparition marque les esprits, et met une baffe, c'est le cas de le dire.
Quant à la mise en scène de William Wellman, elle est à l'image de la brièveté du film, 70 minutes, où il n'y a pas de chichis, les dialogues vont à toute allure, et il y a au moins un plan génial, qui ouvre et conclut l'histoire ; l'arrivée d'une ambulance devant les portes de l'hopital, roulant à toute allure en vue subjective, avec une légère accélération pour montrer la frénésie.
L'ange blanc fait partie de ces films dit pré-Code, où une totale liberté créative était possible, et les auteurs s'en donnent à cœur joie, ce qui donne une belle réussite.