Très curieux comme film dans sa narration, on a vraiment deux parties très distinctes, presque diamétralement opposées, exceptée la présence de Stanwyck qui joint les deux bouts par sa présence. Elle campe le rôle de Lola, jeune femme cherchant à devenir infirmière. Elle se rend à un hôpital pour proposer ses services mais ça ne se passe pas comme elle souhaite au premier abord puisqu'elle est refusée sèchement après un entretien de courte durée avec l'infirmière en chef. Mais la chance est de son côté puisqu'en quittant les lieux elle tombe sur le Dr Bell, médecin réputé, qui va la pistonner.

Le ton est léger, on suit l'évolution de Lola au sein de l'hôpital accompagnée d'une autre infirmière avec qui elle s'entend bien. C'est un monde bien fermé et hiérarchisé, les infirmières ne valent pas grand chose, les internes non plus mais draguent, l'infirmière en chef en mère marâtre et les médecins sont au dessus de tout. Lola fait sa place, elle bosse bien et obtient son diplôme.

Devenant infirmière de nuit, elle et son amie Mahoney, jouée par Joan Blondell, sont assignées chez des particuliers, on sort donc totalement du cadre hospitalier (qu'on ne reverra plus d'ailleurs) juste au moment où on commençait à s'en familiariser. Cette cassure dans l'espace m'a paru surprenante sur le coup, et étrangement amenée de surcroit. Peu importe, Lola doit s'occuper de deux jeunes fillettes mal en point et surtout très mal nourries.

C'est à partir de là que le récit s'obscurcit nettement, mais aussi que l'humanité de Lola sort de sa boite. Le docteur en charge des gamines ne l'est pas vraiment, surtout il l'est pour des raisons douteuses. Il y a de l'argent à se faire sur le dos des petites puces, le tout étant orchestré sur place par le chauffeur de la mère. Enfin, la génitrice est au delà de tout soupçon, elle est trop occupé à se pinter la gueule à longueur de journée pour se rendre compte et de l'état lamentable de ses filles et du traitement infligé. Lola va essayer de changer la tournure des évènements, mais le statut de l'infirmière à l'époque...Sois belle et tais toi, aucun poids dans les décisions. Il n'empêche, elle va quand même prendre le taureau par les cornes et se servir de ses maigres relations pour s'en faire des alliés et parvenir à ses fins. Lola la courageuse, la grande gueule, la téméraire.

En définitif le résultat est étrange, deux films en un presque, alors qu'il ne dure à peine plus d'une heure. Stanwyck, comme d'habitude, est l'atout de poids et de charme (on voit même ses belles gambettes wouhou).
Bunk_McNulty
6
Écrit par

Créée

le 6 mars 2014

Critique lue 508 fois

1 j'aime

Bunk_McNulty

Écrit par

Critique lue 508 fois

1

D'autres avis sur L'Ange blanc

L'Ange blanc
Morrinson
6

"Aren't there any ethics about letting poor little babies be murdered?"

Délicieuse époque que celle du Pré-Code, avec des films comme L'Ange blanc (Night Nurse) qui sans être sensationnels et parfaitement intègres 90 ans plus tard, délivrent néanmoins le parfum très...

le 25 avr. 2021

5 j'aime

L'Ange blanc
Moizi
8

Strip tease

Bordel, comme un tel film a pu sortir ? Code Hays par encore en vigueur ? Parce que bon, ça y va... Dans le film on a environ tout ce qu'il ne faut pas : filles qui se déshabillent et que l'on voit...

le 9 déc. 2015

4 j'aime

1

L'Ange blanc
Boubakar
7

Y a plus d'lait !

Une infirmière fraichement diplômée s'occupe de deux nourrissons en manque de nutritions, et elle apprend qu'ils sont la victime d'un chantage au lait. L'ange blanc fait partie de la vague de films...

le 29 nov. 2021

2 j'aime

Du même critique

La Femme aux miracles
Bunk_McNulty
7

Prêchi-prêcha

Film intéressant pour son côté vindicatif où l'on n'hésite certainement pas à mettre à mal la religion. L'avantage avec la foi des autres, c'est qu'on peut en faire ce qu'on veut. Et Capra tient là...

le 5 mars 2014

7 j'aime

La Vie d'Adèle - Chapitres 1 et 2
Bunk_McNulty
10

Naturalisme, lyrisme...magnifisme

Adèle est en moi, elle a laissé à jamais une trace dans ma vie puisque je viens de partager la sienne. Je l'ai vue jeune et devenir femme, j'ai partagé ses joies, ses peines, ses sourires, ses moues,...

le 9 mars 2014

6 j'aime

Le Retour
Bunk_McNulty
8

Home bittersweet home

Ashby dans toute sa splendeur qui traite un sujet qui lui sied tellement. Lui le défenseur des misfits de la société. Coming home a le mérite d'avoir une place à part dans toute la filmothèque vaste...

le 12 janv. 2014

6 j'aime

1