Merveilleusement mis en scène, et porté par deux immenses acteurs, si différents dans leur registre, ce film mérite amplement son statut de classique du cinéma. Des scènes cultes, Marlène et ses jambes bien sûr, mais aussi, la carte postale à système sur laquelle on souffle, le repas de noce ou Jannings fait le coq… Le fond est intéressant et beaucoup moins primaire qu'on ne pourrait le penser. Lola (Marlène Dietrich) est-elle véritablement responsable de la déchéance de Jannings ? A aucun moment elle n'a essayé de le dépouiller, sa seule faiblesse est de ne pas avoir refusé de l'épouser. Jannings a cru pouvoir l'acheter croyant que le bonheur était négociable, Lola a voulu rester elle-même, d'une telle situation le drame ne pouvait qu'éclater. Lola n'est pas vraiment méchante, elle le prouve plusieurs fois, (un peu manipulatrice quand même) mais comme elle le chante si bien, elle est faite pour l'amour. Quant à Jannings, le pauvre, on a mal pour lui.