La puissance du montage

C'est le genre de film qui pourrait me faire aimer les trains, on sent que ça a été fait par un vrai malade, un passionné, un type inarrêtable ! Et en plus c'est le chef op' de Riefenstahl (oui rien que ça) alors forcément visuellement c'est magnifique, c'est audacieux (enfin j'y reviendrai car il y a des bémols). Le film retrace donc pas vraiment dans l'ordre (enfin je peux me tromper dans les dates) l'histoire du cheval de fer, avec un regard de passionné regardant les évolutions, les avancées, mais également les problèmes qu'il a fallu surmonter.

Dire que le film est beau c'est un euphémisme, il ose tout, il expérimente, le montage violent rend magnifiquement bien les poings (?) qui s'entrechoquent lorsqu'un train arrive, la vitesse des roues sur les rails. On sent que c'est puissant et violent à la fois, tout en étant issu d'un grand savoir faire. On suit l'histoire d'un gars qui déboule dans une gare (?) ou dans une sorte d’entrepôt où je ne sais même pas trop ce que l'on fait et qui découvre comment on manipule les trains tout en racontant l'histoire de son invention.

Et c'est dans ces flashbacks successifs que le film perd de son inventivité, limite parfois il lui arrive de devenir vraiment planplan, comme sans idées de mise en scène, ce qui contraste encore plus durement avec le génie pur du début du film, rendant quasiment impossible à concevoir que ça puisse être mis en boîte par la même personne. Alors je sais que le film a eu des problèmes avec la censure nazie (mais je ne sais pas exactement lesquels), ces problèmes de mise en scène peuvent peut-être s'expliquer là, mais bon... Faut quand même admettre que ça flingue le rythme et que ça le tout passablement chiant par moments.

C'est vraiment dommage, parce qu'on a une oeuvre qui arrive à faire vibrer, à enthousiasmer et qui finalement après quelques scènes (assez longues) retombe un peu. Certes on a toujours quelques moments grandioses où on voit qu'on a un vrai avant-gardiste aux manettes, mais elles se raréfient.