L'Animal d'acier par constancepillerault

Un film assez proche, dans sa conception, d'un docu-fiction. En effet, à travers la journée d'un jeune ingénieur découvrant son nouveau poste, il fait découvrir l'univers ferroviaire et son histoire (un peu le même principe que pour la mine dans le Point du Jour). Du moins au départ : le film verse assez vite dans une esthétique loin d'être conventionnelle, s'approchant des recherches esthétiques type Dziga Vertov, avec même parfois des plans à la limite de l'abstraction. Impression parfois augmentée par la musique d'accompagnement.
Même dans les passages plus conventionnels, le film surprend, comme dans la séquence sur les poseurs de rails (au travail et pendant leur pause). Avec ces plans sur ces corps athlétiques (torse nu) en mouvement, regardés (et admirés ?) par le personnage principal, je me suis même demandé si il n'y avait pas un sous texte gay , plus qu'une glorification des corps athlétiques façon Leni Riefenstahl (bon, c'est un avis perso et c'est peut-être abusé).
Les séquences historiques , elles, sont plus conventionnelles Elles se distinguent par la précision de la reconstitution, notamment en ce qui concerne les machines (le film remonte loin, jusqu'au fardier de Cugnot, ancêtre des locomotives à vapeur). Il faut d'ailleurs attendre l'une de ces séquences (l'inauguration de la première voie ferrée allemande) pour connaître le but initial du film : célébrer le centenaire des chemins de fer allemands. C'était une commande de la Reichsbahn. Au vu du résultat, le film fut interdit...