C'est un film très prenant, et un témoignage exceptionnel : la situation à Alep, pendant 5 ans, vue de l'intérieur, par une jeune femme qui a tout filmé : les moments de joie en famille avec son mari et son bébé (la Sama du titre du film, conçu comme une lettre à sa fille, pour lui expliquer son choix de rester dans un pays en guerre), les blessés, les bombardements...Parfois très impressionnant, mais pas insoutenable : ce n'est pas un film choc (ni un film conçu pour tirer des larmes).
Très beau commentaire, très sobre. Et gros travail de sélection des images et de montage pour faire ce film. Il s'agit d'images "privées" que la réalisatrice n'avait jamais montrées (depuis 2011, elle envoyait régulièrement des images à Channel 4, une chaîne britannique).
Un film qui n'est ni militant, ni même politique (à part d'indispensables explications dans le commentaire et le fait qu'elle et sont mari se décrivent comme des résistants -au régime syrien-, le film ne s'attarde pas sur cet aspect-là).
Ce n'est peut-être pas son but premier, mais au-delà du cas d'Alep et plus généralement de la Syrie, il nous fait réfléchir sur le sort des populations touchées par la guerre, où que ce soit, que ces dernières décident de rester coûte que coûte ou de fuir ailleurs . Et donc il fait penser aussi au sort des réfugiés.
NB Fin 2016, la réalisatrice et sa famille, comme beaucoup d'habitants, ont été contraints de quitter Alep à la fin du siège (une constante dans ce type de situation : à la chute d'une ville assiégée on met dehors une partie de ses habitants). Depuis, elle vit à Londres avec sa famille.