L'Année des treize lunes par Maqroll
Un chef-d’œuvre où la forme rejoint le fond pour donner une réflexion vertigineuse sur la condition humaine à travers l’errance d’un transsexuel « d’occasion », qui parcourt une sorte de calvaire dans un monde qui lui est définitivement étranger et fermé. Jamais sans doute Fassbinder n’a été aussi loin dans l’étude de l’âme humaine et jamais il n’a mieux maîtrisé son sujet. Une construction parfaite, alternant des dialogues philosophiques (les références à Schopenhauer sont explicites) et des images de virtuose faites de longs plans où les corps sont montrés dans leur simplicité la plus absolue, sans aucun artifice. C’est beau, c’est inspiré, c’est empli d’un souffle qui rappelle les plus grands créateurs du septième art, Murnau, Von Stroheim ou encore Bergman… C’est du très grand cinéma d’un très grand auteur.