Dernier volet de la trilogie de l’Apocalypse, L’Antre de la folie est selon moi presque aussi bon que The Thing et meilleur que Le Prince des ténèbres. Une chose est sûre, Carpenter reste un ambassadeur de la peur et de l’angoisse au cinéma.

Mais pourquoi a-t-on peur d’ailleurs ? Déjà, le réalisateur exploite comme dans les deux autres films évoqués précédemment les craintes naturelles qui sommeillent en n’importe lequel d’entre nous, on peut notamment citer la claustrophobie, la peur de l’enfermement sans échappatoires. De plus, il réussit dans L’Antre de la folie à pousser cette sensation d’enfermement à une grande échelle, ce n’est plus l’église du Prince des ténèbres ni la station polaire de The Thing mais bien une ville entière qui est concernée. La pression est aussi bien présente dans les murs du mystérieux patelin que dans ses rues en passant même par les alentours de celui-ci, on ne se sent jamais à l’abri.

Pourtant, durant tout le film, le personnage principal talentueusement campé par Sam Neill va tout faire pour essayer de se convaincre (et de nous convaincre par la même occasion) que ce qu’il vit n’est pas réel, qu’il s’agit d’une fiction, d’un coup monté destiné à être médiatisé afin de faire monter les ventes d’un livre relatant justement ce qu’il est en train de vivre. Mais rien y fait, malgré une volonté incessante de relativiser, lui et nous-même devons bien nous rendre à l’évidence : il y a un truc qui cloche.

Enfin, je consacrerai mes derniers mots à la fin de l’œuvre, ô combien intelligente. Le réalisateur s’essaie à un exercice risqué avec brio : la chute du 4ème mur. En effet, Carpenter fait tomber le mur entre fiction et réalité, il brise votre écran, frontière entre votre personne et l’horreur des évènements relatés dans le film. On sent l’habileté acquise par l’artiste au fil des années.

Carpenter est également éclectique, un éternel touche-à-tout puisqu’il participe une nouvelle fois à la composition du thème principal, une nouvelle petite merveille.


Pour ceux que cela intéresse, voilà mes critiques des deux autres films de la trilogie :

http://www.senscritique.com/film/Prince_des_tenebres/critique/23165995
http://www.senscritique.com/film/The_Thing/critique/20259750
Deleuze
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le 21 juil. 2013

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