Trouvant ses racines chez Lovecraft et Stephen King, L'Antre de la Folie permet à John Carpenter de nous emmener, avec son protagoniste, dans un cauchemar tourmenté et onirique où il sera de plus en plus difficile de distinguer la folie de la réalité.
Le maître de l'Horreur ne change pas ses méthodes et l'ouverture du film porte clairement sa marque. Les plans et la musique permettent, déjà, de créer une ambiance lourde qui va peu à peu dériver vers la folie, multipliant les métaphores, notamment sur la création (les origines mais aussi l'aboutissement) et faisant apparaitre, petit à petit, la schizophrénie. C'est à la fois magique et effrayant, réel et cauchemardesque et surtout d'une grande richesse, tant dans la mise en scène que dans les propos, les personnages ou les visions.
Il nous ouvre clairement l'Antre de la Folie, avec un récit qui change peu à peu d'ambiance, le mystère angoissant de la première partie, avant la vision de Shutter Cane, laisse place à une folie horrifique et artistique. Carpenter ne cherche pas spécialement à donner des clés pour distinguer le vrai du faux, mais nous fait ressentir la folie qui bascule chez le protagoniste et autour de lui, c'est d'abord une œuvre sensorielle (comme très souvent dans sa filmographie) avant d'être réflexive, bien que l'un n'empêche pas l'autre.
N'hésitant pas à mettre en abime tant son spectateur qu'un Sam Neil inquiétant, John Carpenter joue sur le doute que l'on va avoir, sur le pouvoir des images mais aussi de la suggestion. S'il n'est pas avare en effet grandiloquent (ce qu'il maîtrise d'ailleurs), la vraie horreur n'est pas vraiment visible, comme c'était déjà le cas dans The Thing ou Prince des Ténèbres, ses deux autres films lovecraftiens. Il maîtrise tout son art, tant dans le rythme que la gestion des personnages et de l'horreur, et l'univers dans lequel il nous emmène n'oublie pas non plus d'être marquant à bien des égards et par le prisme de nombreuses séquences.
En signant L'Antre de la Folie, John Carpenter nous emmène dans un véritable cauchemar où il est bien difficile de distinguer le vrai du faux. Il met en scène une œuvre aussi effrayante que marquante et riche, tant visuellement que dans les thématiques ou l'atmosphère, qui nous happe dès la première seconde jusqu'à une dernière partie démentielle.
Troisième volet de la trilogie de l'Apocalypse, inspirée de Lovecraft.