Entre eux deux : la folie
Le film qui m'a fait découvrir Sam Neil que je trouvais juste insipide et barbant à cause de Jurassic Park. Il oscille ici à la lisière de la démence et livre une prestation impeccable, entre son incurable scepticisme du début et la lente descente aux enfers qui s'ensuit.
En évitant de trop en exhiber sans pour autant se montrer timide, Carpenter fait naitre une ambiance étouffante en façonnant un univers en proie à une folie contagieuse ; et s'il se montre parfois un peu trop démonstratif pour rester crédible (trop de tentacules tue le tentacule), l'ensemble se révèle unique et surprenant.
La frontière du cauchemar et de la réalité se fait de plus en plus ténue à mesure que progresse le personnage et certaines scènes, à l'image de l'arrivée dans la ville (le pont, le cycliste ..etc) n'ont besoin d'aucun FX ou effet de style pour être efficaces.
Le film n'est pas dénué de faiblesses et certains effets ont un peu mal vieilli mais ça reste un objet cinématographique intéressant et un bel hommage à Lovecraft dont il restitue à sa manière l'imaginaire torturé.