La prostitution, on en parle, on la romance, on la filme, on l'aesthétise, on la rend lyrique,.. La prostitution fascine plus ou moins tout le monde en soi. Il est toujours assez délicat de tourner un film sur "le plus vieux métier du monde" sans l'idéaliser comme avec Pretty Woman ou tomber dans un registre beaucoup trop sordide.
Ce film s'inscrit dans la trame d'autres travaux notamment comme Maison Close série Canal tournée il y a quelques années et est selon moi une petite merveille. Ce film se déroule la dernière année du XIXème siècle et pourtant on peut faire un étrange parrallèle avec notre époque, le faste de la prostitution en moins.
Ce qui fait le point fort de ce film, hormis sa solide base documentaire car l'Apollonide a réellement existé, c'est la force que l'on a mis dans ces femmes. On trouve des portraits divers, tous colorés d'espoir, de peine, de beauté, de charme,.. Ces femmes qui exercent une profession peu honorable aux yeux de la société, ces femmes apparaissent comme des feux de passion loin du cliché de la "pute", on les voit amoureuses, blessées, heureuses ou tristes.
Nous prenons aussi conscience du danger de leur métier notamment avec La Juive ou encore les maladies vénériennes. Nous prenons aussi conscience du pouvoir de ces femmes sur les hommes, hommes qui viennent chercher un plaisir, un abandon, une satisfaction qu'ils ne pouvaient trouver avec leur femme. Ces femmes sont les amantes, celles qui assurent le bon ordre dans le foyer des épouses qui ne sont même pas perçues comme des rivales.
Gros coup de coeur pour l'utilisation de Lee Moses en OST sur la BA.