Maison close à coeur ouvert
Ce film, L'Apollonide, apparaît avant tout comme un tableau. Tableau par ses plans superbes, par ses riches costumes et ses décors magnifiques. Il nous plonge dans une époque sombre, au crépuscule d'un nouveau siècle.
Les actrices, même si totalement inconnues au bataillon (pour ma part en tout cas), tiennent leurs rôles à la perfection. Et de nos jours, il est rare de voir d'aussi bonnes prestations dans le cinéma français.
C'est une vision de communauté qui nous est ici montrée, chaque prostituée aidant ses "collègues", jusqu'au bout. On pourrait presque se dire que finalement, elles avaient une belle vie, et que leur travail leur plaisait. Seulement voilà, au fur et à mesure que le film avance, il nous dévoile la face cachée des maisons closes: les endettements, les maladies, l'absence quasi-totale de liberté (une seule scène en extérieur), et par dessus tout les vices des clients, usant de sadisme, de violence sur ces femmes qui ne deviennent rien d'autres que des objets de leurs désirs et fantasmes.
Beau film historique en tout cas, avec un bon point de vue qui reste globalement neutre.
Le bémol, c'est cette fin. Je ne veux pas spoiler, mais pour le coup, cela fait trop passer le film comme moralisateur, et casse un peu le truc.
A voir tout de même, une de mes bonnes surprises de l'année.