Un conte qui finit mal

Après des vacances en Corse où un avion portant une bombe a explosé près d'eux, un père et son fils passent des examens médicaux. On va découvrir que l'enfant que dix ans a une leucémie qui le condamne dans les six mois. et le père va vouloir exaucer les vœux de son enfant avant qu'il ne soit trop tard.

J'ai toujours voulu retarder la vision du film de peur de tomber sur quelque chose de glauque, avec la maladie de l'enfant qui est annoncée assez rapidement dans le récit, mais au fond, je dirais qu'il en ressort quelque chose de presque positif malgré le drame ; il faut vivre ses rêves.

D'un autre côté, c'était un des derniers rôles de Bourvil où le destin se joue de lui en le faisant incarner le meilleur ami de William Holden, mais quand il apprend la maladie de cet enfant, il lâche une réplique comme quoi la médecine peut presque tout guérir de nos jour, on dirait que c'est l'homme André Raimbourg qui parle à ce moment-là, car il sait qu'il est condamné par le mal qui le ronge. Mais là, il joue quelqu'un de jovial, sympathique, malgré des traits marqués et une fatigue qui va jusqu'à ses répliques où il semble avoir du mal à articuler. D'où le fait que le film soit très émouvant à posteriori.

Mais l'histoire en elle-même est touchante, et malgré le fait que ça soit Terence Young derrière la caméra, il sait faire montre de scènes d'action toujours aussi fortes, notamment la chute de l'avion au début du film ou le combat entre des loups et un cheval qui s'est emballé. William Holden incarne à merveille ce père qui profite entre guillemets de ce drame pour se rapprocher de ce fils, et notons la présence discrète de Virna Lisi, qui joue sa nouvelle compagne, s'effaçant volontairement pour laisser ce père vivre de beaux instants. En tout cas, c'est touchant en diable.