Grâce à une riche fille à papa, le dénommé Bitru (Pierre Brasseur) achète une péniche, symbole de bohème, de flânerie, de marginalité.
Je ne connais pas le roman d'Albert Paraz dont est tirée le film de l'inconnu Henry Jacques mais la présence de Jacques Prévert au générique, qui co-adapte et signe les dialogues additionnels, est probablement déterminante relativement au ton libertaire de la comédie et à sa valeur cinématographique.
Le film ne brille pas par sa mise en scène, laquelle est sans idées ni personnalité. En revanche, le film propose une poignée de personnages plaisants et colorés, des désargentés, des réprouvés, des rêveurs qui trouvent refuge sur la péniche de Bitru le désoeuvré qui a fait de l'oisiveté sa valeur cardinale. Ils incarnent une fable sur l'argent, celui qui ne fait pas le bonheur ou qui brûle les doigts, et caractérisent une comédie de la liberté et de la solidarité qui se transforme à la fin en charge anti-capitaliste rappelant les premiers films de René Clair.
Les personnages, érigés en gentils et anticonformistes hurluberlus feront évidemment le choix de ne pas rentrer dans le rang. Dommage que le réalisateur n'ait pas fait preuve de davantage d'inspiration (ou de talent?) pour les accompagner.