L'Argent de Marcel L'Herbier est un film muet de 1928 qui m'a moyennement convaincu. Doté d'un budget colossal pour l'époque et de centaines figurants, l'oeuvre du cinéaste français se montrait pourtant particulièrement ambitieuse.
Tout était finalement réuni à offrir une histoire épique dotée en plus d'un second degré de lecture qui critiquait le monde de la finance. Force est de constater que si cette seconde lecture est bien présente et assez réussie, elle est noyée par une histoire principale franchement très faible.
Difficile de s'intéresser à cette romance entre l'aventurier et la dame tant le premier est mollasson. Difficile aussi de s'intéresser à ce banquier qui tombe amoureux de la demoiselle au point de prendre sous son aile le pilote et cette dame, dans l'espoir de séduire cette dernière. Et que dire de ce rôle accordé à Brigitte Helm (Metropolis) franchement proche de l'inutile. L'ensemble du film nous semble donc particulièrement long tant il ne se passe finalement pas grand chose.
Formellement, par contre, c'est une autre histoire. On sent chez L'Herbier une volonté d'aller dans l'innovation, tant au niveau de la mise en scène que du montage. Les plans en mouvement sont nombreux notamment. De ce côté, malgré quelques maladresses, c'est une vraie réussite et permet au film de marquer l'histoire du cinéma d'antan.
Mais son histoire ne lui permet certainement pas de le classer comme un chef-d'œuvre de l'époque.