Rafraîchissante découverte que cet outsider du polar, qui, sous ses airs de ne pas y toucher, se défend rudement bien. Il gratifiera même quiconque apprécie les films à la fois ludiques et incisifs d'une séance très recommandable. Car sous son apparente simplicité, The Silent Partner cache un script très habile qui vous emportera jusqu'au souffle final en un battement de cil.
Son pitch est pourtant assez quelconque, à savoir un inside job un peu cavalier entrepris par l'employé d'une petite banque en période de noël, mais le récit est parsemé d'une multitude de petits rebondissements qui ravivent notre intérêt en permanence. Certains s'anticipent avec le sourire, d'autres par contre nous prennent vraiment de court, allant presque jusqu'à faire muter à l'occasion ce film gentillet en thriller nerveux.
On regrettera juste la mise en scène un peu plate, sans réelle ambition, sans belles idées. La réalisation de Daryl Duke y est en effet assez impersonnelle, trop fonctionnelle, ce qui empêche The silent partner de réellement s'envoler. C'est triste parce que l'histoire est bien là et les acteurs qui la servent font le boulot. Elliott Gould semble s'amuser à revêtir la peau du loser se découvrant une soif d'ambition nouvelle et Christopher Plummer prend autant de plaisir, sinon plus que son collègue, à jouer la pourriture sans scrupule. Autour des deux mâles alpha qui se bâtent le bout de gras naviguent deux jolies demoiselles qui apportent pétillance et charme aux images.
Si vous êtes prêt à lui passer ses allures de téléfilm, que vous aimez les ambiances typées eighties, les acteurs un poil apathiques et le cabotinage contenu, alors vous devriez passer un bon moment devant l'amusant sleeper cinématographique qu'est The Silent Partner.