La première suite de Lethal Weapon arrive vite, seulement deux ans après. Dès ce second opus, il devient clair que la saga ne saura s'envoler sérieusement. Mais si les épisodes suivants seront de trop, celui-ci est plus qu'honorable. Mel Gibson en est toujours le principal atout : il reste survolté mais fait un pas décisif vers l'accalmie, du moins concernant le flirt avec la démence. Le film est loin d'y perdre en puissance, il est même plus nerveux que son prédécesseur.
Il n'y a plus de bases à poser ou d'originalité à leurrer, c'est le temps du déchaînement, dans les règles du cinéma pop-corn flatteur, vulgaire et racé. L'Arme Fatale 2 nous embobine allègrement, avec son scénario niais et bâclé, sa série de scènes qui tachent. Il tape dans le trivial dur et en donne au spectateur pour son argent en terme d'anecdotes : Roger régale en enchaînant les situations embarrassantes.
Joe Pesci fait son entrée et sera le troisième homme dans cet opus et les deux prochains. Sa présence trouve un prétexte 'au burin' et il y a d'autres éléments forcés : l'entrée de la psychiatre est d'une ironie misérable. Et pendant que Martin (Gibson) séduit les femmes presque malgré lui, des nazis tiennent le rôle des méchants. Leur antre est cossue, de petits pics incongrus viennent ponctuer leur froideur absolue.
C'est paresseux avec une pointe de ridicule, mais managé avec vigueur. La sophistication de la mise en scène (et surtout la superbe photo) tranche avec la fadeur du premier opus. L'évolution de Gibson attire la sympathie et bénéficie en priorité de la candeur généralisée. Son idylle avec une blonde au caractère d'une perfection surnaturelle amène une touche d'élégance. LW2 met en œuvre clichés, légèreté (voir gratuité) et moyens sophistiqués pour faire plaisir, il y parvient, sans accéder à plus.
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