Après avoir par deux fois défoncé le box-office, la saga L'Arme Fatale revient pour un troisième opus afin de prouver aux années 90 qu'elle demeure bel et bien la franchise la plus explosive du genre. Toujours mené par Richard Donner, Mel Gibson, Danny Glover, Joe Pesci et les seconds rôles habituels, le film change pourtant allégrement de ton, passant du polar virulent au buddy movie plus humoristique, chose qui avait déjà été plus légèrement amorcée dans l'opus précédent...
Exit définitivement Shane Black, désormais c'est Jeffrey Boam, scénariste officiel du deuxième film, qui s'occupe d'un script bien malmené entre réécritures incessantes, embarcation de Robert Mark Kamen (la trilogie Karate Kid) sur le projet pour ce qui ne restera que quelques idées et même Carrie Fisher qui officiera en tant que script doctor. Bref, la franchise se mue en quelque chose de plus grand public, public qui souhaite voir la suite des mésaventures familiales des Murtaugh, le retour de Joe Pesci en baragouineur invétéré et un Mel Gibson plus rigolo et moins suicidaire.
Résultat : ce dernier enchaine les bourdes comme un bleu, s'amuse à imiter un chien pour le calmer et emballe une fliquette des affaires internes (un choix exigé par Donner himself), censée être l'alter ego féminin de Riggs mais pour un résultat sensiblement moins efficace que prévu. Tous ensemble, ils doivent arrêter un ex-flic devenu trafiquant d'armes (le génial Stuart Wilson, quelque peu sous-exploité). Heureusement, la mise en scène toujours aussi explosive de Richard Donner fait le taf, rendant le long-métrage efficace à défaut d'être dantesque, privilégiant l'humour et les enchainements de scènes d'action à outrance (trois en moins de vingt minutes).
Un brin essoufflée, la franchise arrive tout de même à explorer quelques idées intéressantes comme les bavures policières ou encore le début de la recrudescence des jeunes vers la violence, le tout hélas noyé dans un trop-plein de bagarres et de courses-poursuites pas toujours mémorables. En somme, un troisième film sympathiquement bon enfant, très loin du film hard boiled imaginé par Shane Black mais un divertissement soigné et toujours autant agréable.