Si Miche Leeb était un film d'action...

La vache... A la base c'était un film que j'aimais bien. Il était même dans ma liste des films que je défendais envers et contre tous... Bon autant dire que je l'ai retiré de cette dernière. 10 ans ont passé depuis mon dernier visionnage du film et celui que je viens de m'infliger ce jour. Et oui on peut dire que je suis devenu trop vieux pour leurs conneries.

Je vous jure, j'avais gardé de bons souvenirs pourtant. Je me voyais déjà être plus complaisant avec ce volet qu'avec le 3ème. Car après tout, il ne faisait que suivre la voix déviée par le 3... Si il y avait un film que je devais détester c'était le précédent et celui ci, l'accepter tels quel et au pire y trouver un plaisir coupable. Voilà les dispositions dans lesquelles j'étais avant d'insérer la galette du blu ray et de me prendre dans la face 2h vraiment douloureuse.

Mais les faits sont là... Implacables dès une improbable et désastreuse séquence d'introduction : l'aspect comédie n'est pas juste une réorientation de la franchise, c'est carrément une déviance. Un parasite qui a tué toute cohérence interne. Le constat s'imposait dans le 3 qui s'apparentait à l'engagement du pronostic vital. Le 4 signe l'acte de décès. Au moins il a le mérite de conclure, pourrait-on argumenter. Sauf que plus rien ne va. Quand vous faites une comédie, encore faut-il qu'elle soit drôle. Mais là on frôle le malaise.

Aussi, oui ce film est vieux... mais il l'était déjà à l'époque. Pire, il semblait lui même en faire le constat, tels ses personnages pour mieux entrer dans le déni de la situation. Quand en 1995, McTiernan réinventait génialement la franchise Die Hard et le cinéma d'action, quand en 1992 Cameron visait le firmament en terme d'epicness du genre actioner dans Terminator 2; en 1998 Donner régurgitait une fade bouillasse accumulant ecriture hasardeuse, réalisation sans éclat et humour à la limite du cringe. La réinvention de la saga dans le genre comique était une erreur. Mais plutôt que de chercher à comprendre cette dernière, à tempérer les excès et à minima jouer sur ses acquis (ce qu'avait le mérite de faire le 3), ce 4ème volet fonce dans le mur avec presque un instinct de mort.

Quelques fulgurances restent à souligner. Le duo demeure symp... à non même pas. Riggs est à la limite de la connardise extrême quand pour le lol il met en danger et humilie volontairement son collègue et meilleur ami. Bon on va dire que le duo a encore quelques bonnes scènes... enfin presque de bonnes scènes. Et Jet Li a le mérite d'imprimer la pellicule par sa présence. Bon dans une caricature à la limite du racisme... mais il est classe et donne à la franchise un de ses meilleurs climax en terme de combat. Car oui l'affrontement entre l'inconique duo et Jet Li reste sans doute la seule "bonne" scène de ce film... qui justifierais presque les 2h douloureuses précédentes. Enfin presque.... faut pas pousser le Breton dans le beurre demi-sel non plus. Car ça ne rattrape pas l'erreur cosmique de l'incursion de Chris Rock.

Bref c'était mauvais et il était grand temps que la franchise tire sa révérence. Ma sympathie pour cette dernière n'a pas survécu à la calamité de son ultime volet.