Ce film rappelle énormément Sacré Graal, que ce soit le concept général comme certains passages précis (la scène où un chevalier se balance à la corde au moment d’un mariage qui foire, un piège tendu à une armée lors d’un siège, les scènes d’animation…).
Sacré Graal est sorti presque 10 ans plus tard et le bilan est sans appel, le film italien n’est pas tombé dans l’oubli pour rien :
- Malgré que Sacré Graal soit plus bouffonesque, celui-ci est plus réaliste, notamment au niveau des costumes, les acteurs jouent plus juste alors que Gassman en fait beaucoup trop.
- Sacré Graal est plus rythmé, plus court, les blagues sont plus nombreuses alors que l’intrigue de L’Armée Branquignole est beaucoup plus laborieuse.
- Sacré Graal est plus outrancier et pousse loin la satire ridiculisant la royauté, la chevalerie et la religion. Alors que L’Armée Branquignole est nettement plus sage sur ces plans-là.
- On note peu de traits d’esprit et trop de comiques de situation type une corde se casse/un étrier se casse/la lame de l’épée tombe de la garde, trop forcés, trop répétitifs et trop désuets.
- Il y a un minimum de logique et de cohérence dans Sacré Graal. Quand la maladie frappe, on voit les morts qui s’accumulent (« Bring out your dead ! »). Alors que quand Brancaleone entrera dans une ville pestiférée sans qu’il y ait le moindre signe, il s’en apercevra à la dernière minute tout ça pour amener une chute qui n’a ni queue ni tête.
Le précurseur italien brillera tout de même sur un aspect par rapport à son successeur britannique : les scènes d’actions. Les bastons violentes et cartoonesques sont jubilatoire mais hélas trop peu nombreuses.
L’Armée Branquignole est trop ridicule pour qu’on apprécie le moindre aspect sérieux et pas assez drôle pour être une bonne parodie. Il aurait fallu se lâcher, la vertu des parodies, c’est de se libérer des codes et non de les trainer comme des boulets.