Les Monty Python et Sacrée Graal. Voilà à quoi l'on a envie de penser à la vue de cette œuvre disjonctée de Mario Monicelli. Mais ce film, qui précède de dix ans celui des anglais, développe un univers certes grotesque mais bien moins absurde que celui de la bande de Terry Gilliam. On est ici dans le monde de la farce, dans la comédie à l'italienne. Le mémorable générique annonce d'ailleurs la couleur.
L'histoire narrée est l'odyssée du chevalier Brancaleone et de son armée composée d'une clique de gueux et traîne-savates à travers une Italie médiavale loufoque. Menée par leur cavaliere infortuné mais intègre et fanfaron, la joyeuse troupe évolue au gré des rencontres improbables et mésaventures bouffonnes mais semble irrémédiablement destinée à l'échec le plus risible. Que ça soit en quête d'amour ou de gloire, leurs entreprises sombrent toujours lamentablement.
Porté par un Vittorio Gassman survolté et irrésistible dans ce rôle de Don Quichotte en quête de gloire et menant une bande de va-nu-pieds bougrement attachante, L'armée Brancaleone n'est rien de moins que l'une des meilleures comédies de l'histoire du cinéma.
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