C'est par cette phrase de stupeur que s'exclame Ash lors de la scène d'ouverture à son arrivée dans un Moyen Age de XIIIème siècle car il a l'impression d'être tombé dans un vrai truc de fou. Suite et fin de la trilogie Evil Dead, cette Armée des ténèbres est en réalité la suite directe de Evil Dead 2, Ash étant aspiré par l'entonnoir temporel dû au pouvoir du Necronomicon. Ex-vendeur de drugstore, il est toujours aussi vantard, menteur, maladroit et masochiste, et arrive malgré lui dans un Moyen Age de fantaisie, tronçonneuse greffée au poignet, où Sam Raimi a joué encore la carte de la dérision et de la folie.
Le budget sur lequel comptait Raimi, ne lui fut pas alloué, il a dû faire preuve d'inventivité et d'imagination avec un budget dérisoire, d'où une durée de 1h25, avec des reprises de scènes de Evil Dead 2 pour allonger un peu, de même que certains animatronics étaient parfois un peu foireux, mais les maquillages de l'armée des morts et certains effets sont assez réussis. Raimi ne voulant pas repartir avec un scénario analogue aux 2 films précédents, fait donc évoluer son héros coincé dans une époque reculée et remplie de superstitions, occasion d'opposer les inventions du 20ème siècle à l'obscurantisme moyenageux avec quelques anachronismes voulus. Pour cela, il truffe les scènes de gags énormes, et lance Ash contre de multiples créatures : un monstre reptilien, un Necronomicon qui mord, des liliputiens portant son visage, ou son double maléfique, chef monstrueux d'une armée de morts-vivants, le tout soutenu par la "March of the Dead" de Danny Elfman.
La surenchère d'effets spéciaux du précédent opus est moins évidente, la folie gaguesque un peu moins aussi, mais Raimi pallie son manque d'argent par des inventions drolissimes, des plans ahurissants, des effets de caméra vertigineux et une dynamique réjouissante, c'est une apothéose de film d'horreur percutant mêlé d'heroic fantasy burlesque, où Bruce Campbell est tout aussi déchaîné et peut en faire des tonnes, son personnage appelant tous les excès, bref un film spectaculaire à l'humour délirant et complètement fou comme un tour de grand huit.