Evil Dead premier du nom, loué un soir de pâtes aux moules durant mon adolescence perturbée, ne m'avait franchement pas emballé, il m'avait même collé une bonne gerbe dont le souvenir me hante encore les soirs lugubres d'hiver, pauvre enfant innocent que j'étais. Pour la peine, le second opus loué lui aussi pour la même occasion n'eut point la joie de pénétrer la fente de mon magnétoscope et fût rendu le lendemain avec plaisir et relents corporels.
(Cette dernière phrase est d'inspiration Cronenbergienne.)
Toujours est-il que ce n'est que récemment que j'ai essayé de me replonger dans la fameuse (dés)œuvre de jeunesse de Raimi. Le résultat est que je n'arrive toujours pas à finir Evil Dead mais pour d'autres raisons (une prochaine critique?), et que je suis toujours vierge de sa suite/relecture.
Evil Dead 3 quant à lui tient une place toute particulière. Découvert un soir sur M6 à l'époque des fameux "Jeudi de l'angoisse" bien connus des trentenaires , il avait laissé en moi de très bons souvenirs mêlés de fantastique et d'humour.
Quelques années plus tard c'est avec plaisir que je constate, malgré quelques petits défauts qu'on ne peut cependant pas nier, qu'il demeure un plaisir coupable des plus savoureux, un peu fou-fou, visuellement bourré de bonnes idées, au second degré délectable, court, fun et efficace.
Évidemment les rabats joie vous diront que le début est un peu en deçà, que ça fleure bon le budget du tiers monde, que la réalisation est complètement frénétique et parfois bordélique, que certains effets sont tout pourris et que ça part dans tous les sens.
Et certains, parmi nos amis les intellectuels, vous diront même que c'est débile.
Mais foutre de bordel de cul de chameau pendant une heure vingt :
- Un script tellement improbable qu'il en devient accrocheur.
- Une quête complètement barrée où un Bruce Campbell cabotineur en diable se baladera dans des décors en carton pâte évoquant souvent les films de la Hammer à la recherche d'un Necronomicon en latex.
- Ash, anti-héros bad ass handicapé, qui sait comment on parle aux femmes.
- Des incrusts à l'ancienne.
- Du stop motion.
- Des marionnettes.
- Des animatronics.
- Du matte painting.
- Des jeux de mots et des calembours en veux tu en voilà.
- Des squelettes qui font des blagounettes.
- Une VF en roue libre s'en donnant à cœur joie.
- Des scènes d'anthologies : le moulin et le dédoublement de Ash
- Des sorcières ninja.
- Une caméra qui ose : mouvements, focales, zooms, tremblements, cadrages dingues, vitesses de capture, éclairages hystériques.
-Du latex, des masques, des fils, du caoutchouc, 3 figurants qui se courent après, DU CHARME quoi !
Je sais, pour une grande majorité de gens la liste que je viens d'établir constitue autant de raisons de ne pas regarder Evil Dead 3.
Mangez du Flanby.