Bien avant Ocean’s Eleven et consorts, George Roy Hill mettait en scène Robert Redford en arnaqueur vengeur aux côtés de son mentor de fortune alcoolique interprété par le grand Paul Newman dans un film aujourd’hui encore éblouissant. Filmé avec brio sous forme de chapitres successifs, porté par l'inoubliable musique signée Marvin Hamlisch (sans omettre l’inoubliable thème de Scott Joplin), une photo et des décors incroyables, L’Arnaque porte bien son nom tant le coup que cette bande de magouilleurs monte est ahurissante.
La proie ? Le ténébreux Robert Shaw, glaçant et détestable membre de la pègre. L’endroit ? Le Chicago des années 30, avec ses ruelles mal famées, ses policiers corrompus et ses serveuses prêtes à vous coller un poignard dans le dos. Le plan ? Une mise en scène préparée depuis des mois aussi casse-gueule qu’audacieuse où rien ne va être laissée au hasard. Le réalisateur de Butch Cassidy et le Kid (qui réunissait déjà Newman et Redford) nous présente les moindres détails de l'arnaque sans jamais en dévoiler le sens, gardant le suspense jusqu'au final.
Scénario ingénieux, répliques fumantes, alchimie palpable entre les différents personnages, casting de rêve... L'Arnaque continue encore d'émerveiller et de mettre à l'amende nombre d'émules handicapés par un manque évident d'idées neuves, chose que le film de George Roy Hill regorge. Un film mémorable dont on ne se lasse jamais de regarder.