Lorsque nous l'avions vu à sa sortie, "l'Arnaque" nous avait tous bluffés avec son intrigue manipulatrice, ses jeux plaisants de faux semblants, et son réjouissant coup de théâtre final, qui nous avait paru révolutionnaire. Un quart de siècle plus tard, ce genre de scénario malin est devenu une sorte de nouvelle "norme" dans le thriller, et le film de George Roy Hill paraîtra sans doute trop simple, trop évident au jeune spectateur actuel. Heureusement, l'extrême élégance et la lisibilité de la mise en scène continuent à permettre au charme un peu désuet du film d'opérer sur nous : entre la reconstitution "classieuse" d'une époque (Chicago et ses gangsters emblématiques) dépeinte comme violente mais aussi bien plus élégante, et la légèreté joueuse et irrésistible des deux super stars qu'étaient à l'époque Newman et Redford, le plaisir est toujours vif. On peut voir "l'Arnaque" (ainsi que son frère jumeau, "Butch Cassidy et le Kid") comme une sorte de super prototype - pas vraiment égalé par la suite - d'un buddy movie qui reste léger, poétique même, qui ne sacrifie jamais aux facilités qui paraissent désormais inhérentes au genre. Et puis, n'oublions jamais que la moitié féminine du public international fut littéralement ravie par les assauts de charme des deux acteurs les plus sexy de leur temps, et que les défauts mineurs d'un tel divertissement de luxe parurent du coup bien insignifiants ! [Critique écrite en 2003 et retouchée en 2016]

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le 18 févr. 2016

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Eric BBYoda

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