Etienne rencontre la jolie Laure, laquelle, intello et raffinée, un peu étrange tout de même, lui donne rendez-vous dans cinq mois pour "concrétiser" leur bluette.
La comédie de Richard Berry offre un joli rôle à Patrick Timsit, un rôle juste de célibataire rondouillard et mal assuré, inquiet de son savoir-faire et se préparant à son rendez-vous de mai comme pour une compétition sportive ou pour un examen. Le film -dans lequel Berry s'emploie lui-même dans le rôle convenu du séducteur-prédateur, l'ami et le contrepoint d'Etienne- flirte souvent avec le sexuellement vulgaire lié à des situations un peu grossières (tel l'"entrainement" d'Etienne avec des prostituées). Pour autant, dans cette façon caricaturale, se dessine une comédie plus générale sur la libido masculine et les attitudes parfois grotesques, voire pitoyables, du mâle moderne, ainsi que le souligne l'opposition de style entre Etienne et Laure. D'un côté une appréhension très prosaique de la sexualité, de l'autre une imagination débridée qui ne manque pas de déstabiliser l'apprenti-séducteur. On verra dans la comédie de Berry de l'auto-dérision plus que de la mysoginie.
La composition candide, exempte de cabotinage, de Timsit permet en outre de ne pas tomber dans la gaudriole adolescente attardée à la mode, du type "American pie". Quoiqu'on regrettera que l'apprentissage de la séduction auquel Etienne s'astreint n'aille guère au-delà de la question sexuelle.