Par défi et par amour envers celle qui se refuse à lui, un jeune homme issu de la cité des 4000, dans le 93, entreprend de gravir l'Everest, alors qu'il n'a aucune expérience.
D'après une histoire vraie s'étant déroulée en 2008, je m'attendais au pire, et c'est le contraire, avec ce qu'on appelle un feel good movie qui fait du bien, car il s'agit avant tout d'une très belle histoire de courage où, d'une simple boutade que balance Alice Belaïdi à Ahmed Sylla pour se débarrasser de lui alors qu'il veut sortir avec elle, ce jeune va se dépasser. On voit bien les préparatifs pour aller déjà au Népal, la recherche des sponsors, le matériel à acheter, et Sylla n'a pour lui que sa bonne humeur et sa détermination. J'avoue que je ne connaissais pas ce comique, et il dégage effectivement une grande sympathie où, dieu merci, il évite le syndrome du sketch dans les scènes au Népal, avec le regard de quelqu'un qui n'est jamais sorti de son quartier et qui découvre à la fois le monde ainsi que lui-même. De plus, c'est le premier film réalisé par Ludovic Bernard, mais celui-ci a une longue carrière comme assistant, notamment auprès de Luc Besson, ce qui montre la maitrise qu'il a derrière la caméra, avec la partie Népalaise qui est vraiment tournée dans le pays, avec les habitants du cru, ainsi que l'ascension que l'on voit partiellement.
Je dois dire aussi que c'est parfois amusant, loin de toute grivoiserie, comme le guide Népalais que Sylla va surnommer Johnny car il ne porte que des t-shirts du chanteur sans savoir qui il est, ou alors la rencontre avec des grimpeurs anglais qui va dégénérer lors d'une partie de foot où il ne faut pas insulter Zizou. Le film évite aussi de ne filmer que Sylla, mais aussi son entourage, ses potes, sa famille, ses sponsors, la radio qui le suit, et on voit que son défi représente quelque chose pour ces gens du quartier, une histoire d'abnégation, et Alice Belaïdi est à craquer.
Je ne m'attendais pas à être autant touché par le film, qui est une belle histoire (vraie), sans gros mots, sans rien de racoleur, quelque chose de fondamentalement positif, et qui n'oublie pas aussi d'être du cinéma, avec une belle utilisation du Cinemascope.
Comme quoi, quand on peut.... mais ne comptez pas sur moi pour l'Everest !