C'est le premier film de Petri et connaissant la virulence du cinéaste envers les autorités et les déviances du pouvoir, je le trouve agréablement contenu ici, pour un premier film.
Le film se calque donc sur une intrigue policière banale, une femme est assassinée, son ancien amant, Mastroianni , est accusé du meurtre. Petri met en parallèle les procédés pas toujours très habiles de la justice avec ceux de l'accusé, peut être innocent mais un beau salaud par ailleurs.
L'intérêt du film vient de sa mise en scène associée à la désinvolture atténuée d'un Mastroianni de plus en plus torturé et hanté par son passé. Construit en flash back, Petri laisse échapper des séquences qui rompent narrativement mais surtout esthétiquement avec le fil principal. Une rencontre avec sa mère au bord de la mer, un chassé-croisé avec son amante et sa future jeune conquête dans un grand entrepôt de bateaux,... ici Petri joue habilement de ses décors, créant un cadre psychologique étouffant et déshumanisé. Le film bénéficie aussi d'une légèreté de mise en scène (sauf lors des scènes huis clos un peu théâtrales et accentuées) rythmée par un air jazzy continuel.