Pourquoi l'assassin a peur la nuit ?

Le jour est à l'action, mais la nuit est le pays des songes, des cauchemars qui s'entremêlent aux souvenirs. Le jour est clair, conscient, tandis que la nuit l'inconscient assombrit la réalité de mystère. Est-on ce que nous faisons ? Entre l'acte criminel et le criminel il y a tantôt un miroir, tantôt un fossé. Ici il y a la nuit. Et la nuit, l'assassin a peur...

Le personnage central, joué par le très séduisant Jean Chevrier est impliqué avec son acolyte et sa maitresse dans un délit. Mais on sent dès le départ que ce n'est pas un trio de haute voltige qui fête ses faits d'armes au champagne en se riant de la société. Ils semblent tous comme abandonnés à leurs sorts, prisonniers d'envies, de sentiments contrariés, d'espérances banales qui se heurtent à la fatalité d'un état de fait: ils ont commis un délit et la police les recherche.

A côté de cette trame centrale il y a de petites histoires qui viennent égayer le récit et renforcer la réflexion du film. La liberté, la question métaphysique de l'existence et de l'être. Peut-on abandonner les siens pour vivre ses rêves, peut-on voler sans n'être qu'un voleur, peut-on être libre dans le remords, peut-on être "bon" en faisant du mal à ceux qu'on aime ?

Ce n'est pas un chef-d’œuvre, mais le film est plus intéressant qu'il y parait.
"Un policier qui cache une réflexion existentialiste": c'est ce que je me suis dit à la fin, quand on prend ce "petit moment" de distance pour savoir ce qu'on pense réellement d'une œuvre.