Western tourmenté où s’illusionnent et meurent les hommes. De la funeste complainte aux poussières du requiem se lacère l’étoffe des héros. Un film à l'atmosphère particulière assez poétique: la lenteur de ses plans et sa narration en forme de vraie complainte mélancolique, voire funèbre, celle d'une mort annoncée. J'ai apprécié son rythme, ses images , sa narration ( une histoire connue mais qui en dévoile un autre aspect car derrière les icônes , les images et la légende c'est la relation entre deux hommes que tout oppose entre admiration , fascination , idéalisation du plus jeune pour l’autre qui tourne à la rivalité , voire la haine et la trahison; pour l'autre, un portrait d'homme autant fragile que cruel sans empathie, perdu dans sa propre image... Il y a une dimension psychanalytique, avec la question de l’image , un thème sur l’admiration et la quête identificatoire, le désir de reconnaissance et son retournement en son contraire quand vient la frustration, la déception ( avec son corollaire de sentiment de jalousie et de persécution) C’est un des grands thèmes du double (l’un étant l’image inversée de l’autre, le bourreau et la victime, dans une relation dialectique puisqu’il est aussi question de rivalité fraternelle entre les 2 frères James et les frères Ford ) Toute cette image iconique s’écroule quand James est descendu de son piédestal par celui-là même qui l’admirait au point de souhaiter être lui. Mais on peut le voir aussi dans l’inconscient comme une métaphore œdipienne (tuer le père) pour advenir à sa propre identité. L’histoire montrera pourtant que les places et les rôles n’ont pas changé, ils sont restés pour l’un un héros et pour l’autre un traître comme cela a été repris dans les chansons et complaintes populaires …La poussière est funeste !