Déjà responsable du calamiteux "Chrysalis", Julien Leclercq délaisse la science fiction pour adapter l'histoire vraie de la prise d'otage du vol Air France 8969, qui s'est soldée par un assaut à l'aéroport de Marignane. Un sujet en or sur le papier, malheureusement piétiné ici.
Dès le départ, la forme pose problème, avec un filtre grisâtre moche qui enveloppe tout le film. On croit d'abord à une espèce de faux noir & blanc façon flashback, mais non il s'agit bien de l'identité visuelle de tout le film ! Peut-être la volonté était-elle de se donner un style documentaire, mais en tout cas c'est raté, l'image laide nous sortant plus du film qu'autre chose. Question caméra, ce n'est pas glorieux non plus, avec une shaky cam et des plans serrés quasi permanents. L'objectif était sans doute de pondre un thriller qui prend aux tripes, mais n'est pas Paul Greengrass qui veut, et là ça donne plus mal à la tête qu'autre chose...
L'ensemble n'étant pas aidé par des personnages froids, bourrus, et peu développés (on peut imaginer que les milieux militaires et du renseignement ne fourmillent pas d'introvertis affables, mais tout de même !). Tout n'est cependant pas à jeter : l'utilisation des images des médias de l'époque est intéressantes, et quelques séquences relèvent un peu la sauce (le final notamment). Mais tout ceci est trop faible pour tenir la route.