Une belle émotion : la bande annonce laissait à penser à un film intense et touchant, le casting créait l'attente avec le retour de Pio Marmaï au premier plan et une Valeria Bruni-Tedeschi souvent très juste. Sans surprise donc, Carine Tardieu nous livre un film ambitieux, avec un duo d'acteurs très sobres et naturels ; une ode à l'amour dans un tableau de vie déchirante. Pio Marmaï endosse avec beaucoup de crédibilité le rôle du père de famille détruit par les vents contraires de la vie, s'y raccrochant tant bien que mal par amour pour ses enfants, et laissant entrer (ou faisant entrer plus consciemment qu'inconsciemment) cette discrète voisine, pilier inattendu de son équilibre mental et familial.
Au milieu de ces scènes de vie banales, entre tristesse et éclats de rire, se dégage une forme douceur : celle de l'amour désintéressé, presque sage, de cette voisine qui donne sans chercher à recevoir. A ce joli duo, se greffent quelques bons seconds (troisièmes) rôles ; si Raphaël Quenard a une présence plutôt discrète (bien que rafraichissante par intermittence), Marie-Christine Barrault (en grand mère endeuillée) et Vimala Pons apportent une intensité dramatique supplémentaire et participent à la belle partition d'ensemble. Mention spéciale au jeune César Botti (Elliot).
Un film touchant et triste comme une musique tzigane en fin de fête ; à voir sans prendre de risques.