"L'attaque des litchis géants ?!", s'est exclamé le co-visionneur (pas très doué en anglais), et après la déception face aux sangsues, finalement on aurait préféré son histoire de film avec des litchis. Roger Corman signe la production de cette série B (on rechigne à dire "Z" pour ses films qui restent encore sérieux sur le fond, pas des nanars bons pour se bidonner entre potes) avec la qualité qui va avec : des monstres foireux (un gugusse avec un sac poubelle retourné sur la tête, sur une musique de tractopelle... Hop, voilà une "sangsue"), une histoire des plus simplifiées (on se moque ouvertement d'où viennent les créatures : elles arrivent pour tuer des gens qui sont dans l'eau marécageuse pour une raison X tirée par les cheveux,
on fait tout sauter à la dynamite
et "fin") et des acteurs qui jouent de façon très approximative (on mettrait bien un bâillon à la femme qui ne fait qu'hurler tout le film). Le vrai point positif est qu'il dure 60 minutes montre en main, et que les bestioles débarquent à la minute 28 (certaines productions étaient plus avares sur le temps de démonstration de leur créature). Évidemment, pas question de créer une ambiance construite et pesante qui nous ferait rappeler les sangsues plus que ce qu'elles ne sont (on cite toujours Alien, le huitième passager où tout le monde se rappelle de la créature, alors qu'on ne la voit que 4 minutes sur 2h de film), ici on les montre souvent mais pour peu d'effet au final (certaines séquences du début sont illisibles : on ne comprend rien de la "sangsue" que l'on regarde). Mais on pourra quand même noter la morale puritaine qui punit symboliquement les amants qui trompaient le mari, et ce mari qui rendait malheureux sa femme qui se pend par chagrin d'amour... La morale est sauve, mais pas nos yeux devant la laideur absolue des costumes des sangsues. On aurait vraiment préféré un film d'attaque de litchis géants.