Sac de noeuds.

Un membre des services secrets doit ramener de Suisse en France l'opposant d'un pays arabe indéterminé, et fait le jeu sans le savoir des hauts placés.

Film avec une ambition monstre, avec un casting incroyable, avec une excellente musique de Ennio Morricone, L'attentat nécessite néanmoins toute notre attention quant à ses enjeux, qui partent depuis la guerre d'Algérie, vers une affaire à jamais irrésolue. Car l'histoire s'inspire fortement de l'affaire Ben Barka, un opposant au régime marocain de l'époque, et dont sa disparition soudaine sera à jamais irrésolue. Du coup, le choix de Jean-Louis Trintignant dans le rôle de l'agent Darien est une très bonne idée, car il est vraiment passe partout, contrairement à Gian Maria Volonté qui s'est vraiment fait un look et un visage impressionnants ; on jurerait voir tout sauf un italien. On voit aussi Jean Seberg, Michel Piccoli, Michel Bouquet, Jean Bouise, Roy Scheider, Bruno Cremer, Philippe Noiret ... et tous fonctionnent à l'unisson. Ce qui n'est pas vraiment le cas de la mise en scène d'Yves Boisset que je trouve fonctionnelle au possible, avec une photographie assez moche.

Mais le propos emporte finalement le morceau, avec cette affaire qui avait ébranlé la France en 1965, et Boisset met les pieds dans le plat avec une redoutable efficacité, avec une conclusion qui fait froid dans le dos. Que ce soit 1965, 1972 ou aujourd'hui, qui nous dit que la manipulation n'existe pas ?
En dépit de mille problèmes durant le tournage, dont l'intervention de ministres pour tenter de censurer le propos, L'attentat est un film intéressant, voire fort.