En 1984, à la fin du premier mandat de Ronald Reagan et du retour d'une Amérique qui se montre forte, dans les derniers durcissements de la seconde guerre froide, John Milius réalisait Red Down "L'aube Rouge" avec Patrick Swayze et Charlie Sheen qui racontait l'invasion des USA par l'URSS et Cuba et la résistance d'un groupe de teenagers dans un village rural.
Le film n'était pas excellent et dans la veine du film d'action des années 80.
Fallait-il en faire un remake en 2012 ?
Pourquoi ne pas surfer sur le revival du film d'action des années 80 amorcé sans aucun doute par The Expandables ?
C'est vrai, ça ! Y'a sûrement du blé à se faire à exploiter le vintage.
On passera rapidement sur le postulat de départ qui n'est absolument pas crédible mais ne voulant pas privé le film du marché chinois, les belligérants sont les nord-coréens, ce qui met du plomb dans l'aile de l'uchronie.
Les USA sont forces d'occupations dans quelques pays encore aujourd'hui pour amener de force la liberté et la société de surconsommation. Les voilà dans la situation inverse, occupés par des infâmes rouges qui cherchent à imposer la corean way of life. Nos jeunes héros abreuvés de Fast Food et de football américain, épaulés par quelques marines aguerris sont contraint de résister pour défendre la Liberté.
Bref, partout où se battent les USA c'est pour défendre la Liberté !
Putain c'est beau, j'en chialerai.
Il fallait un grand réalisateur pour porter aux nues la grandeur de l'âme américaine et de la résistance. Et bien ils ont appel à Dan Bradley dont c'est le premier film en tant que réalisateur mais qui n'est pourtant pas un inconnu dans le monde cinéma hollywoodien. En effet, il est surtout connu pour être le coordinateur des cascades sur de nombreux blockbuster, notamment les Jason Bourne. Et ça se sent que le monsieur aime les cascades et les explosions, nos résistants utilisent le C4 comme s'il en pleuvait, ça saute, ça explose, ça se poursuit.
Et faut croire qu'il avait bien regardé comment Greengrass (La mort dans la peau, La vengeance dans la peau) et consort (Tony Gilroy) tiennent leur caméra car le bougre filme tout caméra sur l'épaule dans un enchaînement de tressautements épileptiques, au point qu'en plus de te filer la gerbe, les scènes d'actions ne sont plus lisibles, ce qui semble un comble.
Devant la caméra, il a posé un navet monolithique aux pectoraux d'aciers (mais il oublie de nous les montrer) et quelques acteurs de séries télés.
T'as compris, du lourd quoi.
Résultat, c'est lourd.
Je mets 3 car le film m'a permis de réfléchir à cette critique qui me plait bien.